Les implants intra-oculaires

Les implants intra-oculaires sont de petites lentilles placées à l’intérieur de l’œil.

Ils permettent de corriger des défauts optiques inaccessibles aux traitements par laser :

  • en raison d’une anatomie ou d’une fragilité particulière de l’œil qui contre-indique le laser (par exemple une cornée trop fine)
  • ou lorsque le défaut optique à corriger est trop important (par exemple une myopie de -15 dioptries)
  • ou lorsqu’il existe une cataracte (le seul traitement possible est alors l’opération du cristallin)

Les implants intra-oculaires peuvent être classés en deux catégories selon que le cristallin est laissé en place ou non au moment de la pose .

La pose d’un implant sans opérer le cristallin :

  • L’implant est ajouté dans l’œil sans opérer le cristallin.
  • L’œil qui conserve son cristallin naturel est dit “phake”. Par extension, ces implants sont appelés “implants phakes”.

Principe :

Les lentilles intra-oculaire fonctionnent comme une lentille de contact, mais sont placées à l’intérieur de l’œil, devant ou derrière la pupille.

exemple d’implant situé devant l’iris.

Dans quels cas ?

C’est la méthode à privilégier avant 50 ans lorsqu’elle est possible car à cet âge, elle respecte le cristallin et donc l’accommodation.

Elle est utilisée lorsque :

  • la cornée ne permet pas un LASIK : trop fine, asymétrique, maladie de la surface oculaire
  • lorsque le défaut visuel est trop important pour être traité avec le LASIK : – Myopies entre – 8 et – 24 dioptries – Hypermétropies au delà de 4 dioptries – Astigmatismes importants

Peut-on associer les lentilles intra-oculaires à d’autres opérations oculaires ?

  • Oui : au LASIK ou aux incisions cornéennes

Quel bilan est nécessaire ?

  • consultation ophtalmologique
  • mesure de la profondeur de la partie antérieure de l’oeil
  • décompte du nombre de cellules endothéliales cornéennes (cellules situées à la face postérieure de la cornée) par microscopie spéculaire

Déroulement de la chirurgie

  • Indolore
  • En ambulatoire (quelques heures à la clinique)
  • anesthésie locale ou générale
  • Durée : 15 minutes par œil
  • Délai avant la chirurgie du deuxième œil : une semaine

Suites opératoires habituelles :

  • Indolores
  • Amélioration rapide de la vue : dès le lendemain
  • Reprise du travail : généralement le surlendemain
  • Peut-on sentir la lentille à l’intérieur de l’œil ? Non
  • Cette opération n’étant pas prise en charge par la Sécurité Sociale, il ne peut pas être prescrit d’arrêt de travail.

Résultats :

  • Excellente qualité de vue.

Suivi à long terme :

  • Une consultation par an qui permet de s’assurer de la bonne tolérance de la lentille, grâce à la microscopie spéculaire (examen sans contact et indolore qui permet d’obtenir une photographie agrandie de la face postérieure de la cornée) qui permet la mesure de la densité d’une couche cellulaire particulière, les cellules endothéliales.
  • Dans de rares cas, si l’on observe une diminution anormale de la densité des cellules endothéliales, on peut être amené à retirer l’implant avant l’apparition de complications cornéennes (en retirant la lentille on évite la complication et on revient au défaut optique pré-opératoire).

La pose d’un Implant en remplacement du cristallin :

  • Il s’agit alors d’une chirurgie du cristallin
  • Une fois l’enveloppe du cristallin (sac capsulaire) vidée de son contenu, la pose d’un implant “dans le sac” est systématique.
  • Elle est réalisée par une petite incision de moins de 3 mm.

Dans quels cas ?

Soit à partir de 50 ans alors que le cristallin est normalement transparent : c’est la chirurgie du cristallin clair.
  • Cette méthode est choisie lorsque la pose d’un implant “phake” (voir ci-contre) n’est pas possible : – soit car l’anatomie de l’œil n’est pas compatible (pas assez d’espace entre la cornée en avant et l’iris et le cristallin en arrière) – soit car il n’existe pas d’implant phake capable de corriger le défaut optique considéré (par exemple : il n’existe pas d’implant phake pouvant corriger la presbytie).
Soit lorsque le cristallin est opacifié (en partie ou totalement) : c’est l’intervention de cataracte.
  • C’est le seul traitement possible de la cataracte.

Les différents implants :

standards :

  • L’implant standard peut corriger l’hypermétropie ou la myopie.

Implants toriques :

  • L’implant torique corrige en plus l’astigmatisme.
  • En plus de sa position antéro-postérieure, il doit être précisément orienté (tourné sur lui-même) dans l’axe de l’astigmatisme cornéen.
  • Leur optique possède des repères pour permettre cet alignement.
  • Leur géométrie est sinon identique à celle des implants standards.

Implants multifocaux :

  • L’implant multifocal corrige en plus la vision de près (presbytie).
  • Il existe des implants multifocaux et toriques : pour corriger tous les défauts visuels (myopie ou hypermétropie, astigmatisme, et presbytie).
  • Leur optique possède une optique ayant deux focales. Elle présente de très fins cercles concentriques ou plusieurs “zones” concentriques.
  • Leur géométrie est sinon identique à celle des implants standards.

Implants accommodatifs :

  • Les implants accommodatifs ont pour but de restaurer l’accommodation.
  • Leur optique est conçue pour avoir une puissance optique variables, différente pour la vision de loin et de près.
  • Ils ont donc une géométrie particulière.

Inconvénients possibles :

Les risques de l’opération de cataracte :

  • Comme toute opération, les risques sont faibles mais jamais nuls. Ce sont ceux de l’intervention de cataracte.

Myopie ou hypermétropie résiduelle :

  • La précision de la correction de la myopie ou de l’hypermétropie dépend de la puissance de l’implant et de sa position dans l’œil (distance de la cornée en avant et de la rétine en arrière).
  • Une mesure de l’œil est donc réalisée avant l’intervention.
  • Les mesures obtenues permettent de prévoir avec une bonne précision quelle sera la position de l’implant dans l’œil.
  • Si cette prévision n’est pas parfaite, une légère myopie ou hypermétropie peut persister après l’intervention.
  • Selon l’objectif fixé, celle-ci peut être corrigée par : – un changement d’implant dans certains cas exceptionnels – le port occasionnel de lunettes légères – ou par une retouche au laser quelques semaines après.

Astigmatisme résiduel :

  • Si l’axe ou la puissance de l’implant torique ne compense pas parfaitement l’astigmatisme cornéen préexistant, un léger astigmatisme résiduel peut persister après l’intervention.
  • Selon l’objectif fixé, celui-ci peut être corrigé par : – une retouche visant à tourner légèrement l’implant sur lui-même, – par le port occasionnel de lunettes légères, – ou par une retouche au laser quelques semaines après.

Avantages :

  • L’intervention est parfaitement codifiée (intervention de cataracte).
  • L’optique de l’œil opéré est ensuite définitivement stable (pas d’aggravation de la presbytie, pas de cataracte car elle est déjà opérée).
  • Il est possible de corriger tous les défauts optiques, même très forts.
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